De la terre à l’assiette

de la terre à l'assiette

De la terre à l’assiette, des producteurs guadeloupéens amoureux de leur Terre

Manger sainement est sûrement la chose que nous souhaitons tous, mais souvent, nous ne connaissons pas les producteurs de nos fruits, légumes et épices. Alors, tout naturellement, nous sommes partis à leurs rencontres. Nos îles regorgent de producteurs, pour beaucoup, bien cachés. C’est d’ailleurs grâce à notre producteur de vanille Cédric Coutellier que nous avons pu rencontrer ces Indiana Jones guadeloupéens.

Nous commençons notre petit périple par la visite de la forêt de Cédric Coutellier. Producteur de vanille en agroforesterie et formateur, il nous explique comment il travaille au sein de sa forêt. “Produire de manière naturelle, ce n’est pas qu’une question de label, mais plutôt de conviction personnelle. Nous avons des arbres morts dans nos forêts, nous les laissons, car il y s’y développe un écosystème différent. Ainsi, on peut profiter pleinement de la biodiversité de notre nature.” Il nous explique que cette année est particulière. La floraison s’est étalée sur 5 mois au lieu de 3. Ce n’est pas pour autant qu’il y aura plus de fleurs, mais que la récolte va durer plus longtemps. On peut apercevoir que les vanilles sont grandes, rondes et épaisses. “La nature change, nous devons nous adapter à elle, observer et s’il le faut, sélectionner.”

Lisa, une cueilleuse de Sainte-Rose, en Guadeloupe, nous explique que “nous devons écouter la nature et juste consommer ce que l’on a besoin.” Lors de divers discussions, une chose est ressortie, “nous travaillons avec la lune, sans elle, on ne fait rien”. Il y a une sorte de connexion spirituelle entre le producteur et son environnement. Une façon d’être en symbiose avec la nature et l’espace qui nous entoure. Sur son exploitation, elle ne cultive pas, elle ne récolte pas, elle cueille ce qui pousse sans intervenir. “Si c’est tombé par terre, alors on laisse par terre, il y a ce qu’il faut dans les arbres.” Un pari sur le rendement certes, mais la certitude d’avoir un produit du plus naturel possible de la terre à l’assiette. Ainsi, une grande partie est autoconsommée et le surplus transformé puis revendus. Si vous avez la chance d’acheter ses produits, vous pouvez vous dire que vous êtes chanceux. Du goût, de la fraîcheur et des saveurs gourmandes vous accueillerons.

Quelques jours plus tard, nous avons rencontré Tony à Matouba. Matouba est un petit village au pied de la Soufrière, sur la Basse-Terre. Une terre riche en basalte qui fait de son exploitation, une petite mine d’or de nutriments pour les végétaux. Il nous fait ainsi visiter son grand jardin. Au premier coup d’œil, on y voit que des plantes et arbres, comme une sorte de petite jungle sauvage. Une petite excursion s’initie à travers les feuillages des anthuriums. Il nous explique que “le climat à Matouba a changé depuis HUGO (ouragan ayant frappé les Antilles en 1989). Tous les jours, il y a des alternances pluie et soleil. Le sol reste toujours humide.” Son exploitation est arborée de café, de cacao, de bananier, de vanille et encore plein d’autres belles choses. Il nous raconte avec le sourire que les colibris s’occupent de polliniser les fleurs de vanilles à sa place. D’ailleurs, ses vanilles sont énormes. Ayant visité quelques exploitations et forêts de vanille, nous pouvons affirmé que la Guadeloupe fait partie des producteurs à grandes et grosses gousses de vanille.

Tony - MatoubaTony – Agroforesterie à Matouba

Il y a une productrice qui ne nous laisse pas indifférent, c’est Natacha Kancel. Munie de son sabre, de son sac à dos et de son panier, nous sommes partis en randonnée sur son exploitation. Nous entrons dans une forêt de galba dont à chaque petit “arrêt explication”, nous ramassons ces petites graines pour qu’elle puisse faire de l’huile. Elle nous dit que “la nature était là avant nous et qu’elle n’a pas besoin de nous. Peut-être que nous, être humain, on l’a gène.” Alors, elle écoute et parle avec la nature. “La nature, si, on la respecte, elle nous aide.” Une ascension dans les Grand-fonds où l’on passe aux côtés de fruits oubliés, de plantes insoupçonnées. Pour Natacha, “l’Homme a beaucoup de choses à apprendre de la nature.” Après cette petite visite, une pause dégustation s’est initiée. Sirops, confitures et punchs, de délicieuses transformations où le goût est présent, sans conservateurs, sans arômes. Des fruits, des plantes, des épices, des racines rien que du naturel pour une alimentation saine.

Natacha - Grands FondsNatacha – Agroforesterie dans les Grands Fonds

Nous constatons une envie chez nos producteurs de produire mais également transformer leurs produits issus de leurs exploitations. Être à l’écoute de la nature, c’est comme ça que l’on peut résumer nos rencontres avec les producteurs.

Retrouvez leurs produits en cliquant sur le lien : Les produits de Guadeloupe